La porcelaine est ma confidente.
Ce qui m’attire dans la porcelaine n’est pas en premier lieu sa blancheur, sa translucidité ou sa pureté, mais sa capacité à dialoguer. Elle se forme et se déforme, s’ouvre ou se ferme, se colore ou se blanchit au fil des cuissons, à sa guise, et toujours différemment.
L’on pourrait dire que chacun de mes objets est une histoire, une anecdote qui prend forme à la fin du récit, comme une réponse donnée par la porcelaine et le feu.
Travailler la porcelaine, c’est comme parler à quelqu’un qui répond.
Mes confidences prennent sources dans les anecdotes de mon quotidien. Que ce soit la pluie ou l’actualité, ce que je vois ou entends est prétexte à raconter. Je n’essaie pas de porter un jugement, mais simplement d’engager un dialogue. A la fin de l’histoire, chaque objet est autant de réponse énigmatique venue d’un interlocuteur étrange et familier, dans un langage à réapprendre constamment.
Eve Vaucheret